Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

FRANCE - La responsabilité policière paraît écartée dans l’incident qui a coûté la vie à deux adolescents dimanche soir Deux ans après les émeutes de l’automne 2005, la banlieue parisienne s’embrase de nouveau

Deux ans après les émeutes de l’automne 2005, Paris s’embrase de nouveau. La mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel (Val d’Oise), après la collision de leur minimoto avec une voiture de police banalisée, dimanche soir, a déclenché une brutale flambée de violence dans la banlieue de la capitale française, où plusieurs bâtiments ont été incendiés et 48 policiers et un pompier blessés. Selon les premiers éléments d’enquête, la responsabilité des policiers paraît écartée dans l’incident, mais les affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ont repris hier en soirée après une accalmie en journée. Dimanche soir, la mort de Moushin (15 ans) et de son ami Larami (16 ans), dont la minimoto a heurté une voiture de police dans des circonstances non encore élucidées, a embrasé Villiers-le-Bel, une ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris, les jeunes de cette banlieue considérant qu’il s’agissait d’une « bavure » policière. Après une accalmie hier matin, les affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ont repris hier soir dans six communes du Val-d’Oise. Au total, 48 policiers ainsi qu’un pompier ont été blessés lors des échauffourées. En soirée, plusieurs véhicules étaient en feu, dont une voiture de police et une benne à ordures, ainsi que des poubelles. Un autre véhicule de police a été saccagé. La préfecture de police faisait état de « six feux de véhicules », d’« une voiture de pompiers et d’un véhicule de police caillassés ». Par crainte de nouveaux affrontements, des renforts de police antiémeutes, 160 hommes au total, ont été déployés. Dimanche, neuf personnes avaient été interpellées, au moins une trentaine de voitures, deux garages et des magasins ont été incendiés. Deux postes de police ont aussi été incendiés ou saccagés et la gare de la ville, fermée par précaution, a également été endommagée. Les policiers impliqués dans l’incident affirment que les deux adolescents ont grillé la priorité, à un carrefour, à leur voiture qui roulait « à vitesse réglementaire, sans gyrophare ». Certains habitants affirment, eux, que les policiers sont responsables. Les deux jeunes, qui circulaient sur une « minimoto », n’auraient pas porté de casques, selon plusieurs témoignages. Un commissaire arrivé peu de temps après la collision mortelle a été passé à tabac. Le préfet Paul-Henry Trollé a été interpellé par des jeunes dans une ambiance très tendue : « Que la vérité soit faite ou on se fera justice nous-mêmes monsieur », « La vérité ou on va tous vous niquer », lui ont-ils lancé. La procureure de la République de la région, Marie-Thérèse de Givry, qui a évoqué des « actes d’émeute », a annoncé hier avoir confié une enquête pour des « faits d’homicide involontaire et de non-assistance à personnes en danger » à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices). Selon les premiers éléments de l’enquête, la responsabilité des policiers était écartée pour le moment. Mme de Givry a indiqué que trois témoins ont confirmé la version des policiers. De son côté, le maire socialiste de la commune, Didier Vaillant, a réclamé une enquête « impartiale » et lancé un appel au calme. De même, depuis la Chine où il était en visite d’État, le président Nicolas Sarkozy a appelé au calme. Il faut « que chacun s’apaise et qu’on laisse la justice déterminer les responsabilités des uns et des autres », a-t-il dit. Les familles des deux adolescents ont demandé ensuite que « justice soit faite, dans le calme et la sérénité ». Cette flambée de violence survient deux ans après trois semaines d’émeutes dans les cités de la périphérie parisienne, à forte population originaire d’Afrique et du Maghreb et où le taux de chômage des jeunes atteint jusqu’à 50 %. Elles avaient été déclenchées par la mort de deux jeunes dans un transformateur électrique où ils s’étaient réfugiés pour échapper à la police et avaient fait des centaines de blessés. Plus de 10 000 véhicules et quelque 300 bâtiments, dont des écoles, avaient été incendiés. Depuis, les rapports entre les jeunes des cités et la police restent très tendus.

Deux ans après les émeutes de l’automne 2005, Paris s’embrase de nouveau. La mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel (Val d’Oise), après la collision de leur minimoto avec une voiture de police banalisée, dimanche soir, a déclenché une brutale flambée de violence dans la banlieue de la capitale française, où plusieurs bâtiments ont été incendiés et 48 policiers et un...